Pièce en un acte d’Anton Tchekhov

Mise en scène : Nikson Pitaqaj

Un homme de trente-cinq ans vient demander en mariage la fille du voisin. Tout content, le voisin va chercher sa fille. Seulement ceux-ci s’engagent dans une discussion d’affaires si violente qu’il n’y a pas moyen de les contrôler. Les esprits s’emportent et les répliques sont très relevées. Même s’il leur arrive de faire des pauses, ils sont tellement aveuglés par leurs convictions que pour moins que rien, ils s’emportent. Après s’être injuriés de belle manière, ils finissent par s’accorder, tout en restant chacun sur leur position.

Avec
Henri Vatin
Leslie Salomon
Joseph Hernandez

Anton Tchekhov

Anton Pavlovitch Tchekhov est né le 17 janvier 1860 à Taganrog. A dix-neuf ans, il part à Moscou où il s’inscrit à la faculté de médecine. Pour faire vivre les siens, il collabore à diverses revues humoristiques : Le journal de Pétersbourg, Les Eclats, Le Spectateur, La Libellule. A vingt-deux ans, il écrit un drame du nom : Platonov. La pièce a été refusée par le théâtre Maly. Une autre, Sur la grand-route, est interdite par la censure. Il termine ses études de médecine et signe quelques recueils. Ensuite, il commence à fréquenter les milieux du théâtre et compose une pièce en un acte : Le Chant du cygne. La première de Ivanov a suscité de vives controverses dans le public comme parmi la critique. Tchekhov par la suite publie des récits plus longs et plus graves, comme par exemple : La Steppe, Lueurs etc…, mais cela ne l’empêche pas de composer des petites pièces plus gaies comme : L’Ours et Une demande en mariage. Il reçoit le prix Pouchkine à l’unanimité pour son recueil : Dans le crépuscule. Tchekhov est l’auteur de nombreuses pièces parmi les plus connues : Le Sauvage, Oncle Vania, Une Noce, La Muette, Les trois Sœurs, La Cerisaie. Tchekhov est décédé le 2 juillet 1904 à Berlin et est enterré au cimetière des Nouvelles-Vierges à Moscou.

La pièce

Comment une classique demande en mariage chez des propriétaires terriens de la grande Russie peut tourner à la crise de nerf, et comment un lopin de terre devient l’enjeu capable de générer une violence démesurée. On peut imaginer cette situation dans n’importe quel milieu rural de la planète.

Les trois personnages qui sont voisins ne sont pas d’accord sur l’appartenance de leurs terrains. Un sujet qui me suit depuis ma naissance : « Ceci est notre terrain, là, ce sont mes terres… » Et les conflits commencent et ne s’arrêtent jamais. C’est juste par principe et rien d’autre.Ce qui est intéressant chez les personnages de Tchekhov, c’est qu’ils se battent pour leur espace, leur bien, jusqu’à la destruction. Je fais partie des gens qui ont vécu de telles situations, et j’ai vu des personnes et un pays entier voler en éclats. Ce même pays où peu de monde souhaite aujourd’hui rester. Et pourtant, beaucoup ont perdu leur vie pour le simple fait qu’ils croyaient avoir raison.

Dans cette pièce, il s’agit de tout sauf d’amour. Comme le personnage de Lomov en parle très bien : Natalia Stépanovna est une excellente maîtresse de maison, elle n’est pas mal de sa personne, elle a de l’instruction… que me faut-il de plus ? Il s’agit bien d’une pièce comique, mais avec des personnages très compliqués qui nous posent des vraies questions. C’est un jeune Tchekhov, qu’on verra sur scène. Avec une scénographie simple, une musique orientale, des situations absurdes, mais des personnages très vrais. Car il s’agit d’un auteur éternel, qui traite de sujets qui nous concernent tous.

Nikson Pitaqaj

Une création de La Compagnie Libre d’Esprit, en résidence au Centre Culturel Jean Vilar avec le soutien de la ville de l’Île-Saint-Denis, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et
d’ARCADI
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