Version 2025

Après une première création en 2016, la compagnie Libre d’Esprit propose un nouveau travail sur ce texte de Václav Havel, adapté par Nino Noskin, porté par une nouvelle distribution et enrichi par près de dix années supplémentaires d’approfondissement de la méthode Théâtre Brut – Tout dans le corps, rien dans la tête, que la compagnie développe depuis sa création.

Le rapport dont vous êtes l’objet de Václav Havel

Une comédie délirante pour huit comédiens au plateau sur le travail et la bureaucratie. Écrite dans les années 60 par Václav Havel, artiste dissident, prisonnier des heures de plomb puis président de la Tchécoslovaquie, puis de la Tchéquie, cette pièce, prophétique, résonne ici et maintenant, alors que les méandres de l’administration nous étouffent plus que jamais…

Durée 1h15

Avec Lina Cespedes, Henri Vatin, Anne-Sophie Pathé, Mirjana Kapor, Christopher Mampouya, Naïma Gheribi, Félix Hugue, Nikson Pitaqaj

Mise en scène Nikson Pitaqaj

Intention de mise en scène

L’administration est un grand corps malade, où les individus sont interchangeables et où chacune a sa propre déficience. Nous avons choisi de représenter ses têtes pensantes par des figures marquées physiquement (un personnage à mobilité réduite, un aveugle et un muet) pour symboliser la déficience de leur pouvoir de décision dans une structure qui les mutile et dont ils sont les jouets. Paradoxalement, cette autorité lacunaire engendre une soif insensée de pouvoir qui les pousse à la surenchère de l’absurde.

Toutefois, Havel, par son humour savoureux, ne juge pas ces personnages pris aux pièges qu’ils se fabriquent en toute bonne foi, au soleil d’un monde sans queue ni tête. Bien que la pièce témoigne d’un certain pessimisme, son ton doit être celui d’une comédie, jouée avec la légèreté, la distance et la bonne humeur que l’on reconnaît en filigrane dans les différentes pièces de Václav Havel. Si ces personnages ont perdu une part de leur humanité, ils ne doivent en aucun cas être robotisés, mais, au contraire plein de vie. – Nikson Pitaqaj

On retrouve l’alliance chère à Václav Havel entre la gravité des enjeux humains et l’omniprésence des turpitudes, entre l’inhumanité la plus flagrante et l’humanité la plus simple et organique, souvent réduite à un estomac et à un gosier, à une coquetterie dérisoire, à des cigarettes et des cigares, symboles du plaisir de l’autorité.